Fabienne Verdier s'inscrit dans le patrimoine de La Poste

Hier soir au Musée de la Poste, réception de l'oeuvre de Fabienne Verdier, en présence de l'artiste, de Philippe Wahl, Président de La Poste, de Gilles Livchitz, Directeur de Phil@poste et d'Anne Nicolas, la nouvelle Directrice du Musée de la Poste.
Un beau moment partagé avec l'artiste....une œuvre de grande qualité intègre les collections de la Poste.
Les peintures de Fabienne Verdier sont le plus souvent de grand format. Elles sont à la mesure de son corps et même de son corps en mouvement. Le peintre de chevalet, assis sur son tabouret, peint des signes qui sont l'image abstraite de choses vues à distance. Fabienne Verdier a rompu avec cette attitude. Sa peinture est la grâce réelle et immédiate que laisse sur la toile, posée au sol, la danse de son corps que guide le pinceau géant et suspendu, lourd de tout son poids de pigment.La méthode est voisine de celle de Jackson Pollock, mais à une autre échelle. Loin du dripping arachnéen de l'Américain, c'est une force tellurique qui est ici à l'oeuvre. Bien sûr , ce geste ne vient pas de nulle part, mais il ne mime pas pour autant une forme préexistante. Il s'inspire des forces naturelles qui nous entourent, les éclairs dans le ciel, les courants dans le fleuve, la veine d'une roche, la torsion d'une branche, le surgissement d'un bourgeon, tout un monde vivant, ou figé, qui charge l'esprit et le corps du peintre, l'émeut et le traverse jusqu'à ce qu'elle rende, comme un volcan, sa coulée de lave, les énergies qui bouillonnaient en elles.
Il eut été paradoxal et trompeur d'essayer de traduire au format d'un timbre-poste une telle expérience physique et mentale, c'est pourquoi l'artiste a préféré à la reproduction intégrale mais miniaturisée de son tableau, un détail agrandi qui garde l'énergie et le flux vital qui a donné naissance à l'oeuvre.
Jean FREMON