French Lines, 160 ans de légende maritime, 1864 - 2024

 


Mercredi 15 juin 1864, 18 heures. Le paquebot nommé «Washington», exploité par la Compagnie générale transatlantique, inaugure la ligne mythique reliant Le Havre à New York. Cette traversée marquera le début de la grande épopée des paquebots transatlantiques français, qui, jusqu’en 1974, ont fait de la cité Océane une porte d’accès privilégiée au «Nouveau Monde».
Au rythme des différentes innovations, le luxe et le confort pour les passagers des paquebots s’améliorent. Progressivement, la compagnie commence à cibler un autre type de clientèle, plus fortunée. Les passagers bénéficient de prestations exceptionnelles : à l’intérieur des navires, la décoration est somptueuse, la gastronomie «à la française» et la carte des vins aussi.
Pour célébrer les 160 ans de la «French Line», l'institution s'associe à ADER E&P pour organiser une vente d'affiches, d'objets et de photographies en lien avec cette histoire maritime et portuaire exceptionnelle entre les villes du Havre et de New York.

 
FRENCH LINES, un patrimoine exceptionnel par Véronique Harel, Administratrice French Lines 
 
French Lines & Compagnies est un Établissement Public de Coopération culturelle créé en 2017. Il a pour objet la sauvegarde, la conservation et la valorisation du patrimoine de la Marine Marchande et de ses Compagnies Maritimes Françaises. Ce patrimoine représente 6.5 km linéaires d’archives, 32000 objets et 80000 photographies, couvrant une période s’étendant de 1860 à 1980. C’est un patrimoine imposant qui permet de raconter l’histoire de la Marine Marchande à travers les Compagnies Maritimes Françaises : en particulier la Compagnie Générale Transatlantique, la Compagnie des Messageries Maritimes, la Compagnie Générale Maritime, la Société Nationale Corse-Méditerranée, mais aussi les Chargeurs Réunis et Delmas-Vieljeux.

Consciente de l’intérêt économique que pouvait constituer la surabondance de certains fonds, la CGM avait décidé de créer une section aliénable et donc de les retirer de la partie patrimoniale, du fait déjà de l’existence en très grand nombre de ces objets et documents dans les collections inaliénables. L’association French Line, qui a géré pendant de nombreuses années ce patrimoine, a continué dans ce même esprit. Nous avons gardé cette même possibilité sans rajouter d’éléments à la liste d’origine.

C’est pourquoi nous pouvons aujourd’hui vous présenter ces objets et documents à la vente, sans bien évidemment retirer quoi que ce soit à notre collection patrimoniale. Il n’en reste pas moins que ces objets sont liés à l’histoire maritime et qu’ils sont le reflet d’une époque aujourd’hui révolue, celle des grandes lignes de paquebots et notamment la ligne transatlantique qui, au Havre, avait toute son importance.

 
Un peu d'Histoire ... 
 
La Compagnie générale transatlantique (CGT) Fondée en 1855 par les frères Émile et Isaac Pereire sous le nom de Compagnie générale maritime, elle est chargée par l’État d’assurer le transport du courrier vers l’Amérique du Nord et prend son nom définitif en 1861. La compagnie gagne en importance dans les années 1910 à 1930, avec de prestigieux paquebots tels que le Paris, le France 1912 (surnommé le Versailles des mers), l’Île-de-France et surtout le Normandie. C’est avec le paquebot France (deuxième du nom), inauguré en 1962, que s’achève la glorieuse histoire de la CGT, qui fusionne avec la CMM pour devenir CMA-CGM. La Compagnie des Messageries Maritimes (CMM) En 1851, Albert Rostand, armateur marseillais, proposa à Ernest Simons, directeur des Messageries nationales, de s’associer. Il voulait créer une compagnie maritime de messageries. Cette compagnie est créée sous le nom de Messageries nationales, et devient en 1871 la Compagnie des messageries maritimes. En 1977, l’État fait fusionner les Messageries Maritimes avec la Compagnie générale transatlantique sous le nom de Compagnie Générale Maritime (CGM), qui devint en 1999 la CMA CGM après privatisation avec la CMA. La Compagnie maritime d’affrètement - Compagnie générale maritime (CMA-CGM) L’armateur de porte-conteneurs français est la troisième entreprise mondiale de transport maritime en conteneurs et la première française. Le groupe CMA CGM est issu de la fusion en 1996 de la Compagnie maritime d’affrètement (CMA) et de la Compagnie générale maritime (CGM), elle-même héritière de la Compagnie générale transatlantique et des Messageries maritimes.


LE FRANCE, ambassadeur des mers
 
Après la seconde Guerre mondiale, la triste fin du paquebot Normandie, réquisitionné par l’armée américaine et détruit par un incendie dans le port de New York, est dans toutes les mémoires. A l’aube des Trente Glorieuses, la création d’un nouveau paquebot transatlantique, digne de succéder au mythique Normandie, est rapidement envisagée. Dans toute la France, des entreprises se mettent à l’œuvre, préparant les différents éléments assemblés ensuite aux chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire. Ingénieurs et ouvriers se surpassent. Vitrine du savoir-faire français, le France fait massivement appel à de nouveaux matériaux, tant pour la coque que pour les emménagements intérieurs que l’on veut absolument ininflammables. Pour la mission qui lui est assignée, traverser l’Atlantique à grande vitesse, été comme hiver, avec 2000 passagers, France est un navire réellement splendide et parfaitement réussi. Le France est aussi l’un des derniers paquebots tracés entièrement à la main, avec des patrons, comme dans les ateliers de couture.

 


En cinq jours, le nouveau paquebot transatlantique navigue d’un continent à l’autre. Beaucoup plus qu’une traversée en mer, le France offre des vacances de rêve. Confort optimal et luxe caractérisent son image de marque. Célébrités, hommes d’affaires, touristes aisés ou issus des classes moyennes, tous les voyageurs vivent au rythme des soirées festives, et des nombreuses activités proposées à bord : jeux, spectacles, sports etc. Le célèbre « service France » se veut irréprochable et il se dit que la meilleure table de France serait… sur le France.
 
Le 1er novembre 1975 Michel Sardou chante "Le France" - Archive vidéo INA 
(paroles de Michel Sardou et Pierre Delanoë, musique de Jacques Revaux).
 

L’HOTEL DES INGÉNIEURS, un écrin de choix pour célébrer les 160 ans de la French Line
 
 
Non loin des locaux French Lines, situés au 54 de la rue Louis Richard, au Havre, se trouve l’Hôtel des ingénieurs, témoin d’une histoire industrielle et sociale exceptionnelle. La maison construite vers 1900 pour Lazare Weiller est l’un des rares exemples du style Arts & Crafts au Havre : elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1998. Originaire de Sélestat, Lazare Weiller (1858 - 1928) s’intéresse à la circulation de l’électricité et mène des recherches en vue de réaliser des fils de métal conducteur fins et solides. Ses brevets font sa fortune. Il choisit Le Havre, premier port d’importation du cuivre, pour bâtir en 1896 une première usine pour le tréfilage sur un terrain de 30 ha : la société devient les Tréfileries et Laminoirs du Havre (TLH) en 1901, et se développe en achetant des établissements partout en France et à l’étranger.













Environ 900 employés fabriquent des fils en cuivre, laiton ou aluminium pour notamment aux câbles téléphoniques sous-marins ; en 1914, c’est 2000 salariés qui y travaillent. Les entrepôts marqués TLH du boulevard Jules Durand témoignent de cette usine, qui justifie la construction, à proximité, de logements pour la main-d’œuvre. Ce fut une sorte de cité ouvrière exemplaire avec une fanfare, une société de gymnastique (l’Union sportive des Tréfileries qui existe toujours), des caisses de retraite et de solidarité, une école d’apprentissage, une crèche, des colonies de vacances, une boucherie hallal pour les ouvriers maghrébins, une bibliothèque, un cinéma... L’hôtel des ingénieurs fut créé pour être le siège social des Tréfileries, héberger le président directeur général, et accueillir les réunions des ingénieurs de l’industrie métallurgique.

Conçu comme un hôtel de voyageurs, le bâtiment est ainsi composé de pièces de réception au rez-de-chaussée, et comprend à l’étage huit chambres et deux bureaux pour les étudiants ou voyageurs. Le bâtiment a rempli cette fonction jusqu’aux années 1960. En septembre 1944, le site fut bombardé, et l’entreprise fusionne en 1962 avec la Compagnie française des métaux, pour former la société Tréfimétaux. Le site fermera en 1982. Il échappe à la démolition en 1986 grâce à ses propriétaires actuels qui la restaurent dans les règles de l’art. Ont été préservés : la distribution du rez-de-chaussée (vestibule, escalier, salle à manger, salon-fumoir) et le riche décor intérieur (mosaïques, céramiques, boiseries, vitraux...) qui offre un bel aperçu du style Arts & Crafts. Initiateur de l’Art nouveau, le style Arts & Crafts, littéralement «Arts et Artisanats», naît à Oxford dans les années 1860, en opposition au développement industriel intensif. Emblème du développement industriel du Havre au début du XX e siècle, ce lieu symbolique s’est imposé comme une évidence pour accueillir la vente aux enchères du samedi 30 novembre.
 
 
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Vente LIVE et vente EN LIGNE :
French Lines, 160 ans de légende maritime : Affiches, Arts de la table, Objets publicitaires
 
Vente live le samedi 30 novembre 2024 à 14h
Hôtel des ingénieurs
9, rue Charles Porta - 76600 Le Havre
La vente sera retransmise en direct sur drouot.com et interencheres.com
 
Clôture de la vente en ligne le lundi 2 décembre 2024 à partir de 11h

Consultant – Sciences et Objets de marine :

Benoît REVERDY
benoitreverdy@gmail.com
 
Exposition publique des lots sur rendez-vous :
✦ Vendredi 29 novembre 2024, 14h - 18h
✦ Samedi 30 novembre 2024, 10h - 12h
French Lines & Compagnies
54, rue Louis Richard – 76600 Le Havre
Merci de cliquer ici pour prendre rendez-vous
 
Délivrance des lots sur rendez-vous :
✦ Lundi 9 décembre, 8h30 - 17h
✦ Mardi 10 décembre, 8h - 17h
✦ Mercredi 11 décembre, 8h - 17h
French Lines & Compagnies
54, rue Louis Richard – 76600 Le Havre
 
Uniquement sur RDV préalable : nous vous adresserons un mail avec toutes les informations nécessaires dès que votre bordereau d’adjudication sera réglé.